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La chapelle de 1025

Fenêtre romane

Oculus

Tour de croisée

La reconstitution ci dessus utilise les éléments qui sont d’origine (la nef, les murs, les voûtes en berceau). Pour les fenêtres et la couverture, le principe de simplicité romane a prévalu. (la tour de croisée actuelle date de 1601).

Sur cette maquette qui reproduit à l’échelle la construction originelle (pour ce que nous pouvons en connaître), on distingue des différences par rapport à l’aspect actuel de l’édifice.

– Les fenêtres romanes, plus petites que celles qui sont en place aujourd’hui sur le transept et le cœur. (les ouvertures ont été agrandies sans doute au début du XVIème siècle dans le style gothique).
On peut noter que les fenêtres en « oculus *» de la nef sont elles, d’origine.
* Un oculus est un petite fenêtre de forme arrondie. Oculus signifie oeil en latin.

– La couverture de la tour de croisée** qui est ici à 2 pans. Nous nous sommes basés sur les représentations d’époque et les rares édifices romans restants (notamment en Bourgogne).
** La tour de croisée est appelée ainsi car elle est située au dessus de la croisée de transept.

Il n’y encore, à cette époque, ni la galerie-porche (1130) ni la chapelle latérale (1516) ni l’ossuaire (XIXème s).

Les murs

Murs porteurs

Murs gouttereaux ; qui reçoivent les versants de la charpente (les gouttes)

Mur gouttereau

Mur gouttereau

Mur pignon

Mur pignon

Murs porteurs

Murs pignons = murs de façade

Il faut distinguer les murs porteurs (de la voûte) des rehausses qui seront rajoutées pour encadrer les voûtes et supporter la charpente. Les murs porteurs, d’une épaisseur oscillant entre 0,9 et 1 m, sont des maçonneries de moellons grossiers à la chaux. Ils sont recouverts d’un crépi qui ne laisse apparaître que les pierres d’angles taillées en grès. On pourrait croire leur épaisseur surdimensionnée mais le poids très élevé des voûtes en pierre exerce une pression latérale telle que le seul moyen d’empêcher leur effondrement vers l’extérieur c’est de construire des murs suffisamment solides. La notion de contrefort qui apportera une solution supplémentaire n’apparaîtra vraiment qu’avec le gothique.

Mur gouttereau

Mur gouttereau

Si nous regardons l’emprise au sol des murs de la chapelle, nous voyons que la surface utilisable intérieure est réduite. On comprend mieux l’exiguïté de la chapelle.

Les murs gouttereaux de la nef sont sensiblement plus épais ; la voûte étant plus lourde puisque plus large.

Les voûtes en plein cintre ou voûtes en berceau

La voûte en berceau est un demi cylindre qui repose directement sur les murs porteurs.

Il y a 4 voûtes dans la chapelle : celle de la nef qui est plus large, les deux voûtes des transepts nord et sud et celle du cœur qui sont sensiblement identiques.

Un des nombreux intérêts de la chapelle réside dans les voûtes qui couvrent la nef, les transepts sud et nord et le cœur. En effet, à l’époque de la construction, la norme était plutôt aux plafonds de bois, plus faciles à construire. Mais aussi plus sujets aux incendies ou aux détériorations, d’autant que l’éclairage de l’intérieur très sombre se faisait à la chandelle de suif, plus rarement à la bougie.
La voûte en plein cintre était connue depuis les romains, mais elle ne réapparaît vraiment qu’à partir de l’an mille, au moment où « l’occident se couvre d’un blanc manteau d’églises ».
Les voûtes de la chapelle sont d’une épaisseur d’environ 50 cm. Elles sont donc très lourdes ce qui nécessite pour les supporter, comme nous l’avons vu, des murs eux même très épais.

Petite arche

S’est posé pour les constructeurs le problème de la voûte de la nef. En effet, celle ci étant plus large que les transepts et le cœur, elle est forcément plus haute. Ils ont donc décidé de construire une petite arche de la même hauteur que les trois petites voûtes, arche qui repose sur deux petites avancées. C’est sur le haut de cette arche (l’extrados) que va reposer la partie intérieure (l’intrados) de la voûte de la nef.

Pour construire une voûte, il faut dans un premier temps fabriquer des coffrages (en bois) en plein cintre qui sont posés à intervalles réguliers sur les murs porteurs. On cloue par dessus des planches horizontales qui relient l’ensemble et qui serviront de base à la maçonnerie. Il restera à disposer les pierres, taillées ou non, liées à la chaux. Une fois la maçonnerie sèche, on démonte les coffrages.
De part et d’autre de la voûte, on rehausse les murs et on cale la base des voûtes avec du mortier de chaud, du sable ou du gravier.

rehausse

rehausse

Voûte de la nef

On voit sur ce plan comment la voûte de la nef est posée sur la petite arche. Une partie de l’arche dépasse pour pouvoir monter la tour de croisée sur une surface cohérente.

Voûte d’arête qui permet de croiser deux berceaux perpendiculaires.

Comme vous le constatez, il n’y a pas encore de voûte au dessus de la croisée de transept. (la voûte actuelle est de style gothique et date sans doute de 1601, date de l’incendie du clocher). La chronique de cet évènement parle d’un plafond en bois. On peut donc supposer qu’au moment de la construction, les maçons ont laissé libre l’ouverture vers le haut de la tour de croisée (ce que nous appelons le clocher) et ont renoncé à construire une voûte d’arête complexe qui seule peut résoudre le croisement de deux voûtes en berceau. Ils ont peut être fermé le plafond avec des planches ou l’ont laissé ouvert de façon à ce que la lumière qui tombe des fenêtres de la tour éclaire la croisée de transept et le cœur. La tour de croisée serait alors un lanternon. Dans le doute, nous avons laissé l’ouverture.

La nef actuelle est sans doute l’élément architectural qui est resté totalement inchangé depuis la construction de la chapelle.

Les portes et les fenêtres

Les fenêtres

Il ne reste aujourd’hui des fenêtres d’origine que les oculus de la nef. Ce sont de toutes petites ouvertures qui apportent très peu de lumière. Pour le chœur et le transept de 1025, on peut supposer qu’il y avait peut être des fenêtres romanes très simples ou alors des oculus comme la nef.

Les portes

Portail d’entrée ouest >

Petite porte transept sud >

Portail d’entrée ouest 

Petite porte transept sud

L’aspect primitif des linteaux nous renseigne sur la date de construction.

Le décor en arête de poisson ou d’épi de blé taillé à la pointe disparaît dans les édifices au XIIème siècle.

Un autre indice permet même de rattacher la chapelle à la tradition carolingienne. Il s’agit de la technique d’emboîtement du linteau et des montants. Ce procédé disparaît aussi à la fin du XIème siècle.

On peut donc raisonnablement dater la chapelle aux alentours de 1025.

Le linteau s’encastre dans une découpe du montant ce qui empêche l’effondrement du mur vers l’intérieur de l’ouverture de la porte.

Le mobilier religieux d’origine

On a retrouvé lors des fouilles de 1990 la table de l’autel primitif.


Trois bénitiers sont encastrés dans les murs extérieurs. Celui de l’entrée est sans doute d’origine.

Dans les murs de la nef, à l’intérieur, on distingue de grandes niches funéraires. Les seules sculptures romanes se trouvent à la fin d’un rampant du transept sud à l’extérieur. (en acrotère).

Deux têtes aux yeux grand ouverts.